48h pres du Lac Karakol
Le 30 novembre, nous sommes partis de bon matin par la route du Karakorum pour le Lac Karakol, a 4h de Kashgar. Sur le chemin, les gorges du Ghez, montagnes aux couleurs fascinantes merveilleusement sculptees par le temps, offrent un spectacle des plus surprenant. Puis, apres une route sinuant a travers de gigantesques montagnes, vient un feerique plateau humide sur fond de montagnes de sables - la chaine de Kumtagh.
Encore une petite heure de route et vous atteignez le lac Karakol, situe sur un plateau a plus de 3000m d'altitude. Arrives par temps brumeux nous fumes d'abord decus par le spectacle du lac, qui ne presentait rien de bien particulier. C'est le lendemain matin, alors que le ciel s'etait degage, et que nous entreprenions le tour du lac, que nous pumes saisir toute la beaute du site.
La veille, Vladimir et Mickael - un compagnon de voyage Irlandais rencontre a Kashgar - avaient entrepris l'ascension d'un glacier a moto puis a pied. Ils sont revenus fourbus, car a cette altitude, respirer devient tres penible et l'on s'essoufle rapidement. D'ailleurs, pendant tout le sejour pres du lac, une oppression constante sur la poitrine m'empechait de respirer a plein poumon.
Nous passames la soiree et la nuit dans une famille Kirhize, comme il y en a beaucoup dans le Xinjiang. La maison de terre cuite comprend une seule piece ou se deploie tout le quotidien, autour d'un petit poele central. L'atmosphere est extraordinaire, surtout le soir, lorsque l'on discute a la lumiere d'une bougie, tandis que l'homme de la famille reprise une de ses bottes et que dans un coin de la piece, deux petits agneaux en sevrage tentent de passer la tete hors de leur abris en carton. Lorsque vient le moment de se coucher, on dispose les couvertures en rang d'oignon et une dizaine de personnes s'endorment, les unes a cote des autres, tandis que les agneaux belent faiblement avant de sombrer, a leur tour, dans le sommeil.