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Vladicath

5 mai 2008

L'hôtellerie du Temple d'Or

Picture_131Amritsar est un point de départ rêvé pour découvrir l’Inde lorsque l’on quitte le Pakistan. Nous avions reçu tant de témoignages d’amitié et d’honnêteté au Pakistan, que je redoutais beaucoup d’être déçue par les Indiens. J’avais en effet eu, de la part de certains voyageurs, des retours plutôt mitigés. La transition se fit pourtant en douceur, puisque notre première étape indienne fut Amritsar, la capitale du Penjab. En son cœur, le Har Mandir ou Temple d’Or, foyer spirituel du sikhisme qui voit affluer chaque jour des foules de pèlerins venus des quatre coins du monde.


Nous trouvâmes refuge dans l’hôtellerie du Temple d’Or, où Sikhs, comme non Sikhs sont gracieusement hébergés, nourris, véhiculés des gares routières et ferroviaires au Temple. Témoignage étonnant d’ouverture d’esprit et de générosité qui va plus loin encore. Alors que les familles de pèlerins sikhs se tassent, pour la nuit, sur le sol de la cour, enroulés dans des couvertures, et se contentent des robinets d’eau froide qui s’y trouvent, une salle comprenant des chambres séparées et une salle de douche avec eau chaude est réservée aux étrangers. Couvertures et draps propres nous sont distribués; jour et nuit un sikh se tient en faction devant la porte du dortoir des étrangers.

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L'hôtellerie a de quoi surprendre par le gigantisme de ses services: ainsi, 10 000 repas sont quotidiennement et gracieusement servis et c'est une armée de plusieurs centaines de pèlerins bénévoles qui concourt à ce merveilleux partage dans une organisation exemplaire. Là-bas, sous un porche, près de quatre cents personnes s’affairent à nettoyer la vaisselle dans un joyeux tintement tandis qu’une chaîne humaine achemine jusqu’à eux les écuelles sales. Dans un autre coin, des vieillards se mêlent aux femmes pour éplucher les oignons. Partout, on s’agite et l’on participe à cette fascinante fourmilière. Les repas sont servis avec une dextérité surprenante: nous sommes tous assis par terre, en ligne, et nos plateaux se remplissent au fur et à mesure que passent devant nous les marmites et louches portées par des hommes qui déambulent entre chaque rangée. Le repas est simple mais goûteux : dhâl, riz au lait sucré, haricots et chapatis. Les marmites n’hésitent pas à repasser plusieurs fois pour rassasier tous les estomacs. Au moment de quitter la salle de repas, nous remercions. On nous répond, le sourire jusqu’aux oreilles, les yeux ravis de nous avoir enthousiasmés.

Chaîne humaine. Au fond, des centaines de fidèles nettoient la vaisselle...


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22 avril 2008

Goodbye Pakistan. Welcome India!

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La veille du tragique assassinat de Benazir Bhutto, nous quittions le Pakistan pour l'Inde par la Wagah border. Un mois de merveilleux souvenirs, de rencontres surprenantes, qui nous suivent encore aujourd'hui. Au moment de passer la frontière, j'ai le coeur qui se serre. Tout notre petit groupe a le même cafard: Carla et Emanuele, Eric, Anthony l'Australien et un Anglais rencontré à la frontière. Une fois à Attari, côté indien, nous montons à huit dans un taxi qui nous mène à Amritsar, notre première étape en Inde. Tout fut tellement parfait au Pakistan que j'appréhende nos deux mois à venir en Inde. Vladimir, lui, se réjouit de voir bientôt le soleil. Allez, l'optimisme doit être de rigueur. Demain est un autre jour.

21 avril 2008

Karachi - le petit plus

A_Karachi__beaucoup_se_prom_nent_arm_sOn recule un peu, si vous le voulez bien.

Je viens de charger l'album photo du séjour à Karachi, capitale de la région du Sindh, au Pakistan. L'occasion aussi de replonger dans les archives et de relire le billet consacré à cette ville si pugnace!

J'en profite aussi pour vous rappeler que les albums de Lahore et de la Wagah Border sont en ligne...

15 avril 2008

The Wagah Border ou un 24 décembre pas comme les autres

iles_137cLahore ne se trouve qu'à une trentaine de kilomètres de l'unique point de passage entre le Pakistan et l'Inde - la frontière Wagah-Attari. Tous les soirs, la fermeture de la frontière donne lieu à un spectacle auquel se rendent des milliers de Pakistanais et d'Indiens. C'est alors l'occasion pour eux de se jauger par soldats interposés dans une ambiance au patriotisme consommé.
Petit rappel des faits. La partition entre l'Inde et le Pakistan le 15 août 1947 trouva sa principale pierre d'achoppement au moment du tracé des frontières. En jeu, les régions du Cachemire et du Nord Pakistan, dont les deux parties revendiquent toujours le contrôle. Reste qu'après plusieurs épisodes de guerre, le statu quo adopté aujourd'hui ne parvient à empêcher quelques incidents violents dans ces zones. Une guerre plutôt froide que fraîche: voilà comment se caractérisent les relations indo-pakistanaises.

Du coup, la cérémonie de fermeture qui se déroule chaque jour en fin d'après midi est une occasion de crier son patriotisme et de faire démonstration de sa présence au voisin. Le prosélytisme est de mise: de part et d'autre de la grille, on s'égosille pour hurler son slogan. "Hindustan" et "Jai Hind" du côté indien (Longue vie à l'Inde) - "Pakistan Zindabad" (Longue vie au Pakistan) de l'autre. Des "chauffeurs de salle" encouragent la démonstration de force, agitant les couleurs du pays au nez des voisins et s'improvisant chefs de choeur. La foule suit comme un seul homme. Elle bat des mains, hurle, acclame les parades guerrières de ses soldats qui jouent le jeu avec sérieux: enjambées violentes comme pour mimer des coups de pied, bras arrondis et yeux révulsés, toute la chorégraphie du parfait guerrier est là. Béjart n'aurait pas mieux fait...


Photo_vol_e_mais_remarqu_eLe 24 decembre, nous nous rendons à Wagah pour admirer le spectacle, accompagnés d'Eric, Carla et Emanuele. Arrivés là-bas, les soldats nous indiquent les premiers rangs réservés aux visiteurs étrangers. Décidément, même après avoir traversé tout le Pakistan, ce traitement de faveur continue à nous surprendre. On s'installe confortablement sur des airs de musique bollywoodienne diffusés à pleins décibels avec un refrain récurrent: "Pakistaaaanne". On finit par fredonner avec les haut parleurs, la musique est prenante! De part et d'autre de la grille: les mêmes sarees colorés. Une seule différence: du côté pakistanais, les femmes occupent des gradins séparés de ceux des hommes. Elles sont aussi plus couvertes. De l'autre côté, des petits drapeaux indiens s'agitent. La cérémonie durera plus d'une heure: de la confrontation avec force cris de guerre, à la descente des couleurs, et jusqu'à la fermeture des grilles - qui sont claquées et non délicatement ramenées, vous l'observerez. Je ne saurais décrire les étapes mieux que les quelques vidéos qui suivent.


   

   

Mais que les lecteurs se rassurent, la synchronisation de la chorégraphie entre les deux voisins ne trompe personne. Loin des tensions politiques qui agitent leurs gouvernements respectifs, les soldats des deux parties se sont indéniablement accordés à merveille pour mettre en scène leur opposition. En témoigne, une scène volée avant la cérémonie: soldats Pakistanais et Indiens s'offrent un brin de causette dans le no man's land.

NB: Veuillez encore me pardonner la qualité de l'image, mais mon appareil et moi traversions à ce moment là une crise relationnelle. Mon Sony n'en faisait qu'à sa tête, nous nous sommes disputés et pour finir, il n'était plus très docile lorsqu'il a fallu tourner les scènes.
Par ailleurs, j'ai volontairement publié les vidéos en mini format pour une harmonie de la mise en page. Pour les visualiser normalement, il vous suffit de cliquer sur le rectangle avec la flèche pointant vers le haut dans la barre de navigation Dailymotion et la vidéo s'affichera dans un format plus commode. 


Edit:
L'album photo de Lahore est en ligne ainsi que celui de la Wagah Border!

11 avril 2008

Un 25 décembre pas comme les autres

Cirage_de_chaussures___No_l  Siesta_sur_le_toit

Alors que l'effervesence devait battre son plein à Paris au moment des fêtes de Noël, ici, à Lahore, la journée du 25 décembre se déroula paresseusement. Après le déjeuner cuisiné dans la minuscule cuisine du Regale Inn, petit passage traditionnel au KFC situé à quelques mètres de là pour le dessert. On y trouve les seules glaces qui ne risquent pas de nous mettre l'estomac sens dessus dessous. La majorité du personnel est sourd-muette et l'on passe sa commmande en utilisant les signes présentés sur des panneaux près des caisses. L'ambiance y est des plus détendues et l'épreuve de la communication est systématiquement surmontée avec brio par les deux parties. Sourires chaleureux et rires fusent tandis que se déroule l'échange de gestuelle. Les initiatives de ce genre ne sont pas rares à Lahore où se trouve la plus célèbre école pakistanaise pour sourd-muets et a fortiori, la plus grande communauté de sourd-muets du pays. Retour au guesthouse des sourires plein les yeux. Installé en plein soleil, Vladimir enduit nos chaussures de graisse puis passe le reste de l'après-midi à somnoler paresseusement sur le toit du Regale. Après les mois précédents passés dans le froid, ce bain de soleil est vécu comme une vraie cure de jouvence.

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Pour ce soir, Malik a entrepris d'organiser un grand barbecue sur la terrasse et nous prépare un cadeau de taille: les frères Sain en concert rien que pour nous au Regale Inn. Le moment venu, Gonga fait son entrée accompagné de son frère et de sa petite fille. Avec eux, trois autres personnes: leur frère et deux amis auquels Gonga enseigne son art. Paroles chaleureuses et voeux sont échangés entre les Sain et notre petit groupe intimidé. Puis les joueurs de dhôls s'élancent pour notre plus grand bonheur.

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Picture_038bLe concert ne pourra pas s'éterniser, car Gonga et Mithu sont attendus pour trois autres concerts ce même soir. Nous leur sommes reconnaissants d'être venus nous rendre visite malgré leur soirée chargée. Au moment de partir, les frères serrent les mains de chacun avec force chaleur et nous expriment de nouveau tous leurs voeux. Gonga invite sa petite fille à faire le tour de l'assemblée pour nous dire au revoir.

La relève musicale est assurée par Mohammad Ali Sain et la soirée se termine dans la danse. A plusieurs milliers de kilomètres de là, on dévore des dindes truffées de marrons et des bûches au chocolat.    

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9 avril 2008

Lahore

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Si Karachi est la capitale économique du Pakistan, et Islamabad - sa capitale administrative, Lahore en est sans conteste la capitale culturelle. Située dans la région du Punjab, Lahore occupe une place stratégique sur la route commerciale reliant l'Asie Centrale au sous-continent asiatique. De ce fait, la ville est un véritable poumon intellectuel, artistique et culturel. Il n'est donc pas étonnant que nous y ayons trouvé les meilleurs musiciens qawwali et sufi. La ville regorge par ailleurs de magnifiques mosquées, de monuments Mughals et de bâtiments d'inspiration coloniale.

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La ville déverse un brouhaha continu et l'on trouve parfois refuge dans quelques petites ruelles de la vieille ville, où, en ce lendemain de fête de l'Eid, quelques Pakistanais étalent les restes de victuailles à même le sol. Vladimir a le ventre qui se soulève. En effet, tripes, intestins et autres cordons sur lesquels s'acharne une armée de mouches, sont loins de constituer des mets de choix pour nos papilles occidentales. Pourtant, cet embrouillamini de tripes semble bien destiné à la vente... Les trottoirs sont encore engorgés et l'eau qui y stagne y a pris une teinte rubiconde... Les sacrifices de la veille ne sont pas étrangers à cette nouvelle coloration.

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La visite de la superbe mosquée Wazir Khan et du Vieux Fort nous enchantent particulièrement. L'ambiance paisible détonne avec le bruit constant qu'exhale la ville. Des groupes d'enfants viennent converser avec nous et se faire prendre en photo. Car à Lahore, c'est le même combat qu'à Karachi. Des hordes de Pakistanais veulent se faire photographier avec vous. A l'extérieur du fort, où se trouve un grand nombre de touristes Pakistanais endimanchés en cette période de fête, les scènes prennent même l'aspect de shooting professionnel. Tout le monde dégaine, qui son appareil photo, qui son portable, pour immortaliser la rencontre. On se dispute, on se bouscule pour se tenir à nos côtés devant l'objectif. Leur chance est unique car dans le groupe d'étrangers - un bonus de taille: moi. Oui, une grande blonde aux yeux bleus. En ce lendemain de fête de l'Eid, je suis le cadeau qu'ils n'espéraient plus, le fond d'écran dont ils rêvaient, bref, la belle Aishwarya Rai peut aller se rhabiller.

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DSC04150bLe summum de notre popularité sera pourtant atteint lors de la visite du zoo de Lahore, plus vieux zoo du sous-continent, où de magnifiques arbres centenaires vous enchantent autant que les animaux qui s'y trouvent. Mais ce jour-là, au zoo de Lahore, une belle surprise attend les foules de familles Pakistanaises venues découvrir la faune et la flore. Un couple de Français est exceptionnellement exposé. Autant vous dire, que Suzi - l'éléphant qui collecte des billets avec sa trompe - ou le rhinocéros impassible, les Pakistanais n'en ont cure. L'attraction vedette, c'est nous. Nous nous prêtons de bonne grâce aux photographies mais lorsque vous donnez votre accord pour une photo à l'un, vous donnez du même coup votre accord à toute la ville. Vous posez donc à la chaîne et les Pakistanais se succèdent à vos côtés pour être immortalisés avec vous.

Comme partout au Pakistan, nous fumes sans arrêt accueillis et assistés par des inconnus dans la rue, venus spontanément proposer leur aide. Ainsi, à la sortie du Fort de Lahore, une voiture s'est arrêtée pour proposer de nous conduire où nous le souhaitions. Les invitations à venir dîner tous les jours de la semaines fusèrent de partout. Et lorsque Vladimir s'enquit sur l'endroit où il pourrait acheter des cigarettes, un adorable monsieur le devanca pour acheter un paquet à lui offrir. It's normal, it's their tradition. You are their guest in Pakistan. 

8 avril 2008

The day before Eid

En attendant l'apport de textes plus fournis, voici un florilège de quelques photos prises au hasard de nos promenades dans Lahore, la veille de l'Eid. Les jours qui précèdent la fête, chaque membre de la famille a pour mission de faire engraisser la bête en perspective du festin à venir. Le plus souvent, on confie cette tâche aux enfants ou aux aînés qui installent leur animal sur un bout de trottoir ou de pelouse afin qu'il se régale.   

J_engraisse  Maquill_es_pour_la_f_te

Du_bon_temps_tout_en_faisant_pa_tre_les_b_tes  Beaut__sur_son_pi_destal

               Enfant_et_sa_ch_vre_dvt_Badshahi_Mosque  Fiers_de_leur_b_te_dvt_Badshahi_Masque

7 avril 2008

Particularités des élections au Pakistan

DSC04143Notre visite au Pakistan tomba en plein coeur de la campagne électorale qui a tristement rebondi avec l'assassinat de Benazir Bhutto au moment de notre départ. Or qui dit campagne électorale dit affiches électorales placardées un peu partout. En voici un aspect insolite. Dans ce pays, la majorité des habitants est analphabète, et par conséquent, incapable de distinguer les bulletin de vote des candidats quand vient le moment de passer aux urnes. Du coup, les partis se choisissent des logos que les électeurs analphabètes sauront reconnaître facilement le moment venu. Le parti de Nawaz Sharif a ainsi pour emblème un tigre, celui de Pervez Musharraf, une bicyclette, quant au parti de feu Benazir Bhutto, il a pour attribut une flèche.

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27 mars 2008

Toute règle a ses exceptions

DSC04335J'ai déjà évoqué Malik, le propriétaire du guesthouse dans lequel nous avions trouvé refuge à Lahore. En une dizaine d'années, le Regale Internet Inn est devenu une veritable institution. Si chambres et dortoirs presentent un confort rudimentaire, tout le reste est parfaitement organisé et joliment dressé: espace salon/TV et cuisine sur la terrasse, bibliothèque, machine à laver rigolote mais gratuite (à la différence de nombreux guesthouses dont le UB Guesthouse cité ci-après), quotidien en anglais à disposition chaque matin, eau filtrée gratuite, quelques ordinateurs avec Internet... 

Mais au Regale Inn, on vient surtout pour l'atmosphere bohème et les soirees éthérées que continue d'organiser Malik malgré l'affluence. Je dis bien, malgré l'affluence, car nombreux sont les hotels ou guesthouses qui, une fois cités dans les guides touristiques, se sentent assurés de recevoir un flux constant de visiteurs et cessent de faire des efforts. En effet, à quoi bon s'ennuyer puisque, quoique l'on fasse, le monde ne cesse de venir. Je crois que le guesthouse qui illustre le mieux cette triste vérité serait le UB Guesthouse d'Ulaan Baator en Mongolie. Depuis que ce guesthouse a été cité dans le Lonely Planet et The New York Times, le lieu a pris des allures d'usine où le touriste est traité à la chaîne comme du bétail. Kim, le gérant Coréen, considère chaque visiteur comme une mine d'or à exploiter. Et si tu ne prends pas part à un des tours qu'il organise, gare à toi, c'en est fini de toi, tu n'es plus rien. On cherchera même à abréger ton séjour dans les lieux...

          Malik_avant_notre_d_part

Tout cela pour dire que Malik, n'a eu de cesse, malgré son succès, à vouloir emmener ses hôtes, un pas plus loin dans la découverte du Pakistan. Ainsi, tous les jeudi, il conduit tout son petit monde découvrir le soufisme. Et quand vient le moment de célébrer la fête de l'Eid, le 21 décembre, il nous convie à partager son repas. Un tapis est étendu sur la terrasse, les plats sont disposés et assis en cercle autour, nous célébrons gaiement l'événement. Cette scène se répète au même moment dans presque tous les foyers du Pakistan et nous sommes heureux de prendre part, nous aussi, à cette liesse nationale. Plus tard dans la soirée, Sain Mohammad Ali - musicien soufi - viendra avec son groupe pour un long concert. Entraîné par le rythme, le monde se met à danser: Carla et Emanuele - un couple italien arrivé d'Iran, Anthony - un baroudeur Australien haut en couleur, un Slovaque, un autre jeune Australien. Nous faisons aussi la connaissance d'Eric, un Lyonnais avec lequel nous sympatiserons et partagerons quelques semaines de voyage. Son voyage de Lyon à Madras le conduit à travers la Turquie, l'Iran, le Pakistan. C'est un fou de voyage qui a aménagé son existence en fonction de sa passion. Quelques heures plus tard, la soirée prend fin, mais les souvenirs se bousculent déjà...

          Concert_Sain_Mohammad_Ali   

27 mars 2008

Sufi Night - Part II

Advert_for_Sain_BrosImpossible de vous décrire la soirée sufi sans consacrer un post entier aux musiciens de dhôl que nous vîmes ce soir-là, les frères Gonga et Mithu Sain. Gonga, c'est le Master dont l'arrivée avait mis en extase mon voisin et que j'ai évoqué dans le post précédent. Mithu, c'est celui que j'ai décrit comme la figure longiligne en tunique blanche. Vous voyez que vous suivez!

Gonga et Mithu sont vénérés dans tout le Pakistan mais leur renommée a déjà dépassé les frontières. Ce duo légendaire a traversé des myriades de pays pour se représenter et même, joué en soirée privée à la Maison Blanche. Gonga exerce une fascination particulière - outre sa figure colossale et ses mains gigantesques, ce musicien virtuose présente une particularité sans pareil : il est sourd depuis la naissance. Mais de cet handicap il a fait un atout, voire une légende. Le rythme, il le ressent à travers sa cage thoracique, ce qui lui permet d'être en osmose parfaite avec le jeu de son frère Mithu. Lorsqu'il était enfant, son père lui a enseigné l'art du dhôl en frappant les rythmes sur son dos. Aujourd'hui, Gonga et son frère Mithu font partie des quelques joueurs attitrés du sanctuaire Baba Shah Jamal, où ils jouent chaque jeudi devant un auditoire enthousiaste. Gonga est le père d'une petite fille, sourde elle aussi. Il aimerait en faire, si elle le souhaite, une musicienne. Elle deviendrait alors la première femme au Pakistan à jouer du dhôl.

De ce destin exceptionnel, France 5 a fait un reportage pour la télévision, dont la vidéo est disponible en lecture libre sur Internet. Je vous invite vraiment à la voir. Et si vous savez lire entre les lignes, vous saurez prendre la mesure, dans l'interview des frères Sain, de toute leur humilité. 

          Sain_Bros_sitting

27 mars 2008

Sufi Night - Bonus

Une de mes vidéos préférées: un saxophoniste se joint aux frères Sain le temps d'une séquence.
Excusez la qualité de mes films. Je devais filmer le plus discrètement possible...

14 mars 2008

Sufi Night - Part I

          Derviches_whirling

Je suis prête. Prête à vous parler du sanctuaire Baba Shah Jamal de Lahore que j'avais évoqué dans le post du 9 janvier dernier. J'ai pris le temps qu'il faut pour me décider à parler, je vous l'accorde. Le 20 décembre au soir, les fils de Malik, l'hôte de notre guesthouse, nous conduisaient donc au sanctuaire Baba Shah Jamal pour nous faire découvrir l'un des aspects de la culture pakistanaise - le soufisme. L'après-midi, déjà, nous en avions découvert la musicalité lors d'un concert qawwali dans le beau sanctuaire Data Sahib. Facette fascinante du monde musulman, le soufisme est une branche mystique de l'islam. Ses pratiquants recherchent l'extase - la perte de soi - pour s'ouvrir à la présence de Dieu.

          Foule_assise_Sufi_Night

Quelques bribes d'informations recueillies ça et là ne nous préparaient cependant pas au spectacle qui nous attendait sur place. Notre modeste groupe d'étrangers retira ses chaussures, les filles se couvrirent la tête avant de fendre discrètement la foule pour rejoindre les places au premier rang, spécialement réservées pour nous. Encore un exemple de l'hospitalité pakistanaise. Tout le monde se serre et nous voilà tous installés sur le sol. Passé le moment d'agitation, je passe en revue la foule autour de moi. A l'exception de Mélanie -l'Australienne assise à mes côtés - et de moi-même, nous ne sommes en présence ici que d'hommes. Tous ici vous adressent des sourires bienveillants. Mais le regard est hagard, les yeux mi-clos, les pupilles dilatées.

          Pakistani_smoking

Oui, Lord Hashish et Lady Opium sont passés par là, à n'en pas douter. Et pas qu'un peu. Ici, ça roule ferme. Et l'on ne tire pas sur un, mais sur cinq joint à la fois. On cale le tout entre chaque doigt, on referme le poing, et un généreux se promène parmi la foule, offrant le-dit poing à qui veut.

          The_weed_passing Kerem_smoking_the_weed

Et puis il y a le reste. Les bougies qui brûlent, les suaves parfums d'eau de rose et de hashish dans l'atmosphère, les douceurs au miel et les tchaï sucrés que l'on ne cesse de nous offrir durant la soirée. Tous les ingrédients sont là, me dis-je: ils recréent l'atmosphère éthérée des Jardin des Délices dépeints par les poètes orientaux. Je me délecte en écoutant le rythme enivrant des gros tambours soufis à deux faces - les dhôls. Soudain mes voisins me tirent de ma rêverie : Look! The Master is here! Une masse géante vêtue d'une tunique brune fait son entrée et s'approche d'un homme, vraisemblablement attardé, pour lui embrasser respectueuesement la main. Spectacle inattendu et édifiant. Aux côtés du Maître, une silhouette longiligne vêtue d'une tunique blanche. Son frère. Mais la magie opère lorsque chacun se saisit d'un dhôl. Un saxophoniste rejoint les percussionistes le temps d'une séquence. Puis le rythme des percussions s'accélère vite, devient intense et hypnotisant. Un homme scande des prières et invoque Allah, la foule reprend après lui. Certains semblent ailleurs et secouent la tête de manière frénétique, les yeux mi-clos. Des danseurs soufis entrent en transe, tournent, virevoltent, tendant les mains au ciel des heures durant. Tous sont subjugués.

Whirling

Invocations

6 mars 2008

Ames sensibles s'abstenir

Mes amis, il est temps de sortir de notre long mutisme. Avant de reprendre le récit là où nous l'avions interrompu, c'est-à-dire, à Lahore, voici quelques explications à notre silence. En préambule, j'exhorte les âmes sensibles à passer leur chemin. Les images des Iles Andaman peuvent provoquer chez certains sujets des crises de larmes, susceptibles de dégénérer rapidement en dépression profonde. Symptomes permettant de détecter un terrain propice au développement de la dite éruption:
- Séjour prolongé du sujet entre les latitudes 30°N et 60°N de la Terre sur la période courant d'octobre à avril
- Teint cireux, poches sous les yeux
- Recours compulsifs aux drogues suivantes: tablettes Milka, chocolats Kinder, KitKat, Mars, Nuts, etc. Dans le cas d'un recours répété au pot de Nutella, contacter sans attendre le médecin traitant.
- Amnésie du sujet à l'évocation de ses dernières vacances.

Assez parlé, voici l'explication en images. Vous allez enfin comprendre pourquoi, durant tout notre séjour aux Andamans, Vladimir et moi-même ne vous donnions aucune nouvelle. Nous étions tout bonnement dé-bor-dés.

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Maintenant que vous vous êtes rempli les yeux de belles choses, voici ce qui nous empêcha de tenir le blog à notre retour des Andamans. Âmes sensibles passez de nouveau votre chemin... L'image de ce malheureux dans son lit d'hôpital pourrait bien faire chavirer votre coeur. Vous remarquerez la présence sûre, mais discrète, d'une infirmière en civil.

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23 janvier 2008

Post It

Nous voila depuis 10 jours dans les Iles Andaman ou les quelques ordinateurs et une connection plus que douteuse nous empechent de mettre a jour le blog. Du coup, d'ici le 2 fevrier vous aurez peu de chances de lire de nos nouvelles. Vacances pour vous, et un peu pour nous aussi. On pense a vous et on retourne a nos masques et tubas!!

Edit du 10/02/08: Arrives a Delhi il y a une semaine - STOP - Vlad malade - STOP - Debordee pour pouvoir ecrire - STOP

Edit du 23/03/08: Vlad est arrive sans encombres hier a Paris. Il va tres bien. Quant a moi, je suis a Goa pour encore une semaine. Apres quoi, je boucle la boucle de ce beau voyage.

Une fois en France je mettrai bien entendu le blog a jour. Merci encore de votre patience - vous n'avez pas desaffecte le site malgre mon eternel silence. Merci aussi pour vos nombreux gentils messages de soutien ces dernieres semaines. En attendant on vous embrasse. A bientot!

9 janvier 2008

Thursday Night Fever in Lahore

Le lendemain de notre arrivee a Lahore tomba un jeudi. Quoi de plus banal, me direz-vous. Sauf que tous les jeudi, au sanctuaire Baba Shah Jamal de Lahore, se repete depuis plus d'un siecle un spectacle fascinant. Je suis tentee de tout vous reveler dans ce meme message, mais je prefere finalement vous laisser sur votre faim avec cette video, qui, j'en suis sure, ne manquera pas de vous surprendre.

9 janvier 2008

Le hasard n'existe pas

Le 17 decembre nous partions vers la gare acheter nos billets Karachi-Lahore. Arrives aux caisses et assistes comme toujours par quelques Pakistanais bienveillants, nous comprimes que trouver des billets pour le lendemain presenterait plus de difficulte que nous ne l'avions d'abord imagine.

DSC04020Eid Mubarak! Autrement dit - Joyeux Eid!
Le 21 decembre en effet tout le Pakistan musulman celebre la Fete du Sacrifice. On commemore le sacrifice d'Abraham, qui, suivant la volonte de Dieu, s'appretait a lui offrir Isaac, son fils unique. En cette occasion, toute famille qui en a les moyens celebre l'evenement en sacrifiant, qui, une chevre ou un mouton, qui, une vache, qui meme, un dromadaire. La famille partage ensuite la viande avec les pauvres. Les jours qui precedent, tout le Pakistan est en effervescence: on fait paitre les betes pour les engraisser, on se congratule et l'on s'enfile des kilometres pour rejoindre ses proches, parfois a l'autre bout du pays. Du coup, bus et trains sont bondes.

Si bien qu'en cette veille de l'Eid, trouver des billets de train etait presque impossible. La caissiere nous fit cependant comprendre que pour nous, etrangers, il se trouverait des billets malgre l'affluence, "because it's normal, it's their tradition. You are their guest in Pakistan". Les Pakistanais autour de nous qui cherchaient eux aussi, sans succes, a acheter un billet de train, acquieserent avec emphase... Quand voulions nous partir? "Euhh... Le train de 17h demain, est-ce possible? Cela nous laissera le temps de visiter encore la ville". La caissiere hocha tristement la tete: non, meme avec un effort, il n'y avait plus une place... Nous insistames un peu, mais il n'y avait rien a faire. Le train de 17h etait plein. Nous dumes nous rabattre a contre coeur sur le train qui precedait celui de 17h: il quittait Karachi a 5h30 du matin et atteignait Lahore a 2h00 du matin !! Le trajet prend deja 22 heures, donc avec de tels horaires, vous pouvez vous imaginer notre joie...

train_pakistanLe 18 decembre nous embarquions encore tout ensomeilles dans notre train, maugreant toujours contre ces horaires etranges. Nous comprimes seulement le lendemain que le Ciel nous avait preserve.
Le 19 decembre, le recit du deraillement d'un train Karachi-Lahore, causant 58 morts et 122 blesses, faisait la une de toute la presse internationale. C'etait notre train de 17h.

3 janvier 2008

Karachi

DSC03834Notre decente sur Karachi fut motivee par le desir peu avouable de trouver des temperatures clementes. Pas plus tot etions nous arrives dans la ville que le tournesol qui m'accompagnait, j'ai nomme Vladimir, voulu aller a la plage. Mais c'est la que le bat blesse... Si Karachi est connue pour son beau soleil, ce n'est pas vraiment la capitale des bikinis voyez-vous. Ici, comme partout au Pakistan, c'est plutot foulard et tuniques longues. Pour les hommes, meme uniforme. Le deuxieme probleme, et pas des moindres, c'est qu'il faut eviter a tous prix de s'immobiliser au Pakistan, sous peine de voir vingt Pakistanais profiter de votre pause pour vous demander de reciter vos memoires - origine, famille, travail - qu'ils ecoutent avec ravissement. Au debut, on a plaisir a repondre a leurs questions et on ne peut manquer d'etre touches par leur joie a converser avec vous. Mais lorsque c'est comme cela, partout et tout le temps, on en vient a craquer, voire a devenir carrement desagreable.

DSC03817C'est ainsi qu'apres nous etre assis sur un banc pres de Clifton Beach pour jouer aux cartes, voila qu'une cinquantaine de Pakistanais - je n'exagere pas - nous entoura pour observer la partie et discuter avec nous. La parade que nous inventames, et adoptames souvent par la suite, fut de faire croire que nous ne parlions pas anglais. Pour cela, nous simulions un terrible accent et faisions mine de ne pas comprendre des questions aussi basiques que "Where are you from?". Autant vous dire que pour jouer ainsi les ignares, il fallait ranger son orgueil dans la poche. Je manquai m'etrangler de honte lorsque l'un d'eux designa du doigt mon Lonely Planet en anglais qui trainait a cote. Heuuuumm... "Hotel give us for maps inside, understand?" J'etais vraiment malade de honte... Cet episode peu glorieux nous decida : le lendemain nous nous abritions sur la desertique French Beach, une plage reputee pour accueillir exclusivement des etrangers ou des Pakistanais tres open puisque la bas, on peut se mettre en maillot. La plage se trouve a environ une heure de Karachi, a la lisiere du Balochistan.

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Hormis ces evenements qui sentent un peu l'etranger en quete de farniente, la visite de Karachi nous ravit: la ville regorge en effet de jolis monuments et de magnifiques eglises du debut du siecle dernier. Je charge l'album au plus vite pour vous en faire profiter aussi. La ville est connue pour être le foyer de la plupart des violentes manifestations qui surviennent au Pakistan. Il est vrai que Karachi présente plus de singularités que les autres villes pakistanaises: tous les hotels sont gardés par des hommes armés, devant l'entrée de chaque parking, toute voiture est minutieusement fouillée avec capot ouvert et tutti quanti. Il n'est pas rare de voir des hommes armés se promener dans les rues de la ville, mais hormi cela, notre séjour à Karachi ne présenta absolument aucun danger.

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Sinon, je viens de charger l'album photo de Gilgit. Il est un peu terne et maigrelet par rapport a la beaute de notre sejour, mais c'est tout ce que j'ai.

2 janvier 2008

Dans le train de Rawalpindi a Karachi - enfin les palmiers!

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1 janvier 2008

Rawalpindi & Islamabad

DSC03741Apres quelques jours a Gilgit, nous pumes rallier en 20 eprouvantes heures de bus,  Islamabad et sa bruyante voisine, Rawalpindi. Ces deux villes, accolees l'une a l'autre telles des soeurs siamoises, different pourtant totalement. La premiere, construite tout specialement pour abriter la capitale administrative du pays est faite de spacieuses avenues fleuries perpendiculaires les unes aux autres. On y trouve egalement une immense mosquee moderne financee integralement par le genereux roi d'Arabie Saoudite Fayçal ben Abdel Aziz

DSC03758Quant a Rawalpindi, il est difficile de decrire le bourdonnement continu de cette ville resonnant de klaxons incessants, de chants d'appels a la priere, de cris et de bruits de moteur. Nous ne restames que trois jours dans un petit hotel de Rawalpindi dote de conforts dont nous avions oublie l'existence, apres avoir devore avec delice tout ce que la ville contenait de junk food. Il n'y a rien a dire, apres quelques mois de disette de frites et hamburgers, on developpe des envies speciales. Nous primes donc specialement un taxi avec pour mission d'etre conduits dans un MacDonald's. Je crois avoir lu dans le regard de notre chauffeur incomprehension et desarroi. Il s'executa cependant de bonne grace. Repus de confort, nous quittames le 13 decembre au soir, ces surprenantes jumelles, theatre, quatorze jours plus tard, d'un bien triste episode.

1 janvier 2008

Des evenements au Pakistan

image3652584Les tragiques evenements survenus ces derniers jours au Pakistan nous ont beaucoup attriste. L'assassinat de Benazir Bhutto le 27 decembre dernier jeta un grand desarroi dans notre petit groupe de voyageurs qui avait, la veille, quitte Lahore pour l'Inde. Pire, la retransmission des evenements par les media acheva de nous deprimer totalement: images de barbus echeveles, voitures incendiees, gros titres alarmants - Pakistan, passeport pour l'enfer - Le Pakistan plonge dans le chaos - tous les ingredients etaient la pour donner une vision apocalyptique du "Pays des purs", retrograde en une journee vers le cenacle des Affreux.

Il y a quelques mois, comme vous j'aurais lu ces informations, comme vous je me serai inquietee de savoir mes proches en vadrouille dans ces contrees. Le cours de notre voyage changea pourtant ma vision. Le 8 decembre, nous entrions avec apprehension au Pakistan, encore plonge dans l'etat d'urgence instaure par Musharraf quelques semaines plus tot, dans l'espoir de rallier l'Inde plus rapidement. Nous decouvrimes avec stupeur, que de tous les pays que nous avions jusque la traverses, le Pakistan etait de loin le plus securisant. Loin de moi la volonte de me faire l'avocat de tout un pays, mais je souhaite cependant rendre un peu justice au Pakistan et a son peuple. Il est surprenant que l'Inde, ou une mauvaise foi assez repandue chez les habitants demande une vigilance constante de la part du voyageur, beneficie d'une aura touristique, tandis que le Pakistan, ou l'on vous donne le gite et le couvert a chaque instant, soit si deconsidere par les media occidentaux, et a fortiori, par les Occidentaux eux-memes. Vous pouvez pourtant traverser le Pakistan sans debourser une roupie tant chacun se fera le devoir de vous recevoir parce que pour eux : "It's normal, it's their tradition. You are their guest in Pakistan".

jeudi11Essayez donc de ne pas voir le Pakistan a travers le seul prisme des journaux et du petit ecran, mais de faire confiance a d'autres sources. Les evenements dramatiques qui ont eu lieu ces derniers jours ne sont que les echos d'une bataille entre elites politiques et les emeutes de rue sont isolees. Enfin, avant de vous imaginer un Pakistan a feu et a sang, prenez le temps de vous souvenir. Rappelez-vous alors d'une France malmenee par les media internationaux quand quelques voitures brulaient dans ses banlieues...

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Vladicath
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